Création 1999 par Yannick Lemesle et Laurent Terras
Manipulée par Yannick Lemesle et Olivier Miguet
Mékimanipulki, sorte d’usine miniature, est le théâtre d’une réflexion sur la dualité du rapport que l’Homme entretient avec la Machine, depuis que celle-ci existe, ou plutôt, depuis que celui-ci a inventé celle-ci. Machine industrielle, mais aussi machine humaine : industrie et biologie se sont effectivement développées en parallèle, parfois sans tenir compte l’une de l’autre, rythmant notre vie dans un éternel conflit.
Et l’on se demande alors, mais qui manipule qui ?
Comme toute usine, MEKIMANIPULKI produit.
Sa production est une pièce sonore qui provient de mécanismes acoustiques. Certains sons produits sont ensuite “captés” par un dispositif d’amplification puis absorbés par le bureau d’étude.
Cette ingénierie retravaille et organise le signal sonore pour le réinjecter dans un dispositif de diffusion spatialisé autour de la machine.
Le déroulement des tâches effectuées par les deux opérateurs et les automatisations mettent en présence deux paramètres : l’écriture programmée et l’aléatoire du son produit par les manipulations.
C’est à la croisée de ces deux modes d’expression que le spectateur, invité à circuler autour de la machine, peut prendre la liberté d’entendre et d’écouter sa propre pièce sonore qui peut-être différente à chaque fois.
Mékimanipulki est une machine à faire du son, du rien, du “flan”, une machine à brasser l’air. Accessoirement il en sortira – après plusieurs heures de montage, réglage, synchronisation – une pièce sonore, improbable fleur métallique, sortie désenchantée de la feraille et des cadences de l’atelier. Les deux opérateurs, en bleu de travail, se démènent le plus sérieusement du monde, devant le regard perplexe des badaudsqui, petit à petit, se piquent au jeu de savoir qui fait quoi (ou plutôt quoi fait quoi) dans ce capharnaüm de bidules et d’automates.
On est finalement surpris de constater avec quel plaisir communicatif, les prolétaires volontaires manipulent les instruments pour orchestrer les trépidations grinçantes de la machine. Juste revanche d’un esprit créatif sur la logique mécaniste. Thomas Hermans
MEKIMANIPULKI pièce sonore pour une unité de production et deux opérateurs
Production A CONTRARIO 2004
le CD “MEKIMANIPULKI pièce sonore pour une unité de production et deux opérateurs” est disponible pour un prix de 12 € + frais de port en me contactant
La pièce sonore se compose de quatre mouvements
ORGANIC | 15’41”
METAMEKANIK | 15’53”
MEKANIK | 14’05”
CHAOTIC | 8’45”